Et si votre vie valait plus que ce que montrent les réseaux sociaux ? Reprenez le pouvoir sur votre quotidien et cessez de vous comparer.

Les réseaux sociaux sont devenus de véritables vitrines où chacun expose sa vie, souvent les meilleurs moments de son existence. Vacances idylliques, promotions professionnelles, achats immobiliers, remises en forme spectaculaires… Même les épreuves et les instants plus « down » deviennent un moyen pour prouver quelque chose. À force de scroller, on finit par regarder sa propre vie à travers le prisme faussé des réseaux sociaux et on se sent comme inférieur, surtout si on ne communique pas sur la Toile. Pourtant, aimer sa vie, apprécier ce que l’on a et retrouver un sentiment d’apaisement est possible. Il ne s’agit pas de « décrocher » totalement, parce que c’est impossible, et parce que les réseaux ont leur utilité, mais de réapprendre à cohabiter avec ces plateformes sans s’y perdre.
Dans cet article :
Pourquoi les réseaux sociaux faussent notre perception de nous-même
Les réseaux sociaux ne montrent qu’un fragment de la réalité : bien souvent le plus flatteur ou celui que la personne a choisi de montrer pour telle ou telle raison. Ça ne montre jamais la totalité, peu les subtilités, c’est en quelque sorte la partie visible de l’iceberg et on sait bien que la partie invisible est bien plus importante.
Une mise en scène permanente
Ce que vous voyez n’est jamais la totalité. Les photos sont choisies, retouchées, débarrassées des moments ordinaires ou difficiles. C’est une version améliorée du réel. Le cerveau, pourtant, traite ces images comme une norme, surtout qu’elles sont de plus en plus nombreuses, ce qui crée un sentiment de décalage quand son quotidien n’a rien de spectaculaire.
Le mécanisme automatique de la comparaison sociale
Psychologiquement, la comparaison fait partie de nous : elle nous permet de nous situer dans un groupe. Mais les réseaux sociaux amplifient ce réflexe en présentant, en permanence, des vies qui semblent meilleures que la nôtre. Résultat, on se sent « en retard », « moins bien », « pas assez ».
Une illusion de proximité qui brouille tout
Autre piège : voir la vie d’une personne que l’on connait plus étroitement. Par exemple, une ancienne camarade de classe ou une collègue crée une impression de proximité et donc une comparaison plus intense. L’effet est d’autant plus fort que les profils nous ressemblent : âge, ville, milieu. On ne se compare pas à une star, mais à celle qui avait à peu près les mêmes cartes au départ… tout en “réussissant” soit-disant mieux.

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Comment réapprendre à aimer sa vie : 6 axes concrets
Apprécier ce que l’on a ne relève pas du simple « pense positif ». C’est un travail intérieur, fait de petits ajustements quotidiens et d’un changement progressif de regard.
1. Remettre les réseaux sociaux à leur juste place
Il ne s’agit pas forcément de couper tout accès, mais de reprendre la maîtrise.
- désactiver temporairement ou définitivement les comptes qui déclenchent trop de comparaison et d’émotions négatives
- limiter le temps de scroll en définissant un créneau précis
- supprimer les applications de la page d’accueil pour casser l’automatisme
Plus le cerveau est exposé, plus il se compare. Moins il l’est, plus il retrouve un espace intérieur.
2. Revaloriser la vie réelle (et pas l’image qu’on en donne)
Demandez-vous : qu’est-ce que j’aime vraiment dans ma vie quand elle n’est pas mise en scène ? Cela peut être : boire un café tranquille, lire un livre passionnant, partager un déjeuner avec un ami, profiter d’une soirée calme devant la télé, cuisiner, faire un sport qu’on aime, aller marcher dans la nature, accompagné ou non… À vous de faire votre liste ! Ces choses ne seront peut-être jamais « instagrammables ». Ce n’est pas grave et c’est même tout l’intérêt, car elles construisent un bien-être durable. Vous êtes dans « l’être » et non le « paraître ».
3. Cultiver l’auto-compassion
On ne parle pas assez de cette notion. L’auto-compassion consiste à se parler comme on parlerait à une amie : avec douceur, réalisme, sans exagérer nos défauts. Quand la comparaison surgit : « Elle a ça et moi non », essayez de vous dire : « Ma vie a un rythme différent. Je fais avec mes propres ressources, mes expériences et mes traumas ». Surtout, si on revient sur la théorie de l’iceberg, elle a peut-être ça, mais peut-être pas autre chose que vous, vous avez. Dites-vous que vous ne savez pas tout ce qui se cache dans la vie des autres. Cela ne gomme pas totalement la frustration, mais cela évite qu’elle se transforme en dévalorisation.
4. Développer sa propre définition de la réussite
Beaucoup de souffrance vient du fait qu’on adopte les critères des autres, sans s’en rendre compte.
Votre réussite ne doit pas être la somme de ce que vous voyez sur Instagram. Et, personne n’a la même définition de la réussite. Pour certains, c’est un emploi de cadre prestigieux, pour d’autres, c’est une liberté de temps et d’action. Demandez-vous :
- qu’est-ce qui donne du sens à ma vie ?
- de quoi suis-je fière aujourd’hui, même si c’est humble ?
- qu’est-ce que j’aimerais développer pour moi, chez moi, en moi, et pas pour impressionner ?
Quand on se recentre sur ses propres valeurs, les vies des autres cessent d’être un mètre étalon.
5. S’entourer de personnes qui ne jouent pas au concours de la « vie parfaite »
Les relations réelles sont un excellent antidote à l’illusion des réseaux sociaux. Les discussions authentiques, où chacun parle aussi de ses doutes, remettent l’humain au centre. Elles rappellent que personne n’a une vie parfaite de bout en bout. Essayez de vous rapprocher de personnes qui sont sur la même longueur que vous.
6. Pratiquer la gratitude… mais de manière réaliste
Il ne s’agit pas de se forcer à être heureux. L’idée est plutôt d’apprendre à remarquer ce qui est déjà présent, à apprécier les choses positives de sa vie, sans voir uniquement ce qui ne va pas. Une méthode simple : chaque soir, pensez à 2 choses ordinaires pour lesquelles vous ressentez une satisfaction. Pas besoin qu’elles soient extraordinaires. Juste vraies. Par exemple, « Aujourd’hui, j’ai ri avec mes enfants », « J’ai pris le temps de marcher en rentrant du travail », « J’ai terminé ma to do list de travail ». Cette pratique entraîne le cerveau à regarder ce qu’il a, plutôt que ce qu’il manque.

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Quand la comparaison devient vraiment trop toxique
Si la comparaison génère de l’anxiété quotidienne, un mal-être persistant ou un sentiment d’échec constant, il peut être utile d’en parler à un professionnel (psychologue, psychiatre, sophrologue, etc.). Cela n’a rien d’un signe de faiblesse, mais cela montre que quelque chose n’est pas résolu à l’intérieur de vous, qu’il faut s’y pencher et en prendre soin : manque d’estime, croyances limitantes, blessure narcissique, perfectionnisme…
Aimer sa vie à l’heure des réseaux : un travail d’équilibre
Le constat est là : on ne vivra plus JAMAIS dans un monde sans écrans, mais on peut apprendre à vivre avec, sans s’effacer derrière des vies qui ne sont pas les nôtres. Aimer sa vie, c’est apprendre à la regarder avec sincérité, à l’apprécier pour ce qu’elle a de positif, et à lui (re)donner la place qu’elle mérite. Il y aura toujours pire et toujours mieux, chacun avançant sur son propre chemin. On ne peut que rarement sauter d’un chemin à l’autre, c’est ainsi, il faut l’accepter. Cependant, ne vous flagellez pas non plus, car la comparaison reste un réflexe humain, le tout est d’en maîtriser l’impact. Vous ne pouvez peut-être pas arrêter le flux des images, mais vous pouvez décider de ne plus vous mesurer à elles.
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