C’est à l’ère de l’hyperconnexion que l’on parle de plus en plus de solitude, mais quel paradoxe ? Y a-t-il quelque chose que nous manquons de savoir ?
La communication n’a jamais été aussi facile qu’à notre époque. Des mails aux réseaux sociaux en passant par les divers canaux de communication, l’humain est hyperconnecté et constamment relié. En 2025, Facebook compte plus de 3 milliards d’utilisateurs, contre 2.5 milliards pour YouTube, 2 pour WhatsApp et Instagram, 1.5 pour TikTok, etc. Pourtant, c’est également à notre époque que la solitude est devenue un sujet d’actualité. Selon l’IFOP, l’expression de ce sentiment est passée de 25% en 2018 à 31% en 2025 : une nette progression. Mais alors, que ne comprenons-nous pas ?
Dans cet article :
L’hyperconnexion qui ne garantit ni la qualité ni la profondeur des relations
À considérer le nombre de personnes que comptent les réseaux sociaux et le nombre d’heures qu’on y passe tous les jours, on peut facilement se rendre que les humains sont reliés les uns aux autres. Au fil des années, de nombreuses améliorations ont même été apportées pour faciliter cette liaison et rapprocher les gens. Mais la réalité est paradoxale : plus les technologies nous connectent, plus les gens disent se sentir seuls.
La première des choses à comprendre de ce paradoxe, c’est que la connexion numérique ne garantit ni la qualité des relations humaines ni leur profondeur. Les études (et nous n’en avons pas besoin pour nous en rendre compte) montrent que les interactions en ligne sont souvent superficielles, rapides, sans réelle écoute ou attention. Ainsi, la quantité d’interactions n’est pas synonyme de qualité relationnelle. Ceci est comparable à un restaurant où le bruit ambiant empêche d’entendre son voisin : nos échanges deviennent superficiels et fragmentés. Or, l’être humain a besoin de relations authentiques, d’une présence émotionnelle et de liens de confiance ; ce que les écrans ne remplacent pas.
La psychologue Sherry Turkle souligne que la technologie nous donne l’illusion de la connexion tout en nous éloignant de l’authenticité. C’est justement ce manque d’authenticité que traduit la solitude moderne.
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L’hyperconnexion qui nous a affaiblis et a accentué le sentiment du vide
La deuxième anguille à déceler sous cette roche, c’est que l’hyperconnexion agit comme un poison insidieux. Elle a radicalement transformé les habitudes et créé un monde nouveau. Là, l’on pense souvent qu’être connecté est la norme. Ainsi, dans de nombreuses sociétés, surtout urbaines et individualistes, les liens communautaires et familiaux se sont affaiblis. Même durant les rencontres dites familiales, le smartphone est omniprésent et les conversations profondes sont remplacées par des échanges rapides et dénués de sens.
Plus encore, en facilitant l’accès à une multitude d’informations et d’images soigneusement filtrées, l’hyperconnexion a créé un environnement où chacun se mesure aux autres, inconsciemment ou non. Une situation critique qui accentue malheureusement le sentiment de vide, de manque de sens et de dévalorisation.
L’humain se vivifie au contact de l’humain
La troisième vérité cachée dans ce paradoxe, c’est que l’humain a un besoin d’appartenance. Ce besoin ne se nourrit pas uniquement de ‘‘contact’’, mais aussi et surtout de qualité. C’est cela qui permettra de contrebalancer cette situation qui continue de s’aggraver au fil des avancées technologiques.
Si discuter avec l’humain ne parvient pas à réduire le sentiment de solitude, qu’en serait-il lorsque discuter avec un programme informatique deviendrait la norme ? Nous devons comprendre que la technologie fragilise les liens humains, si elle n’est pas utilisée à bon escient.
Aujourd’hui, nous devons à nouveau réapprendre à être présents, à écouter, mais aussi à être vulnérables. C’est sans aucun doute le seul moyen de sortir de cette solitude paradoxale.
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