IVG médicamenteuse ou chirurgicale ? Comprendre les étapes, les délais et l’accompagnement pour faire un choix éclairé en toute sécurité !

En France, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit fondamental, encadré par la loi et accessible à toutes les femmes. Selon le stade de la grossesse et les préférences de la patiente, deux méthodes principales existent : l’IVG médicamenteuse et l’IVG chirurgicale. Chacune répond à des conditions précises et s’accompagne d’un suivi médical attentif. Voici les détails.
Dans cet article :
Le cadre légal de l’IVG en France
Avant de détailler les deux types d’interventions, il est important de rappeler le cadre légal et les droits qui entourent l’IVG en France.
L’interruption volontaire de grossesse est autorisée jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée, soit 12 semaines de grossesse. Ce délai a été étendu en 2022 afin de donner davantage de liberté aux femmes dans leur parcours. Toute personne enceinte peut y recourir, sans justification particulière, tant qu’elle en exprime la volonté. L’IVG peut être pratiquée dans un établissement de santé public ou privé, ou, pour les IVG médicamenteuses, directement en cabinet de ville.
Depuis mars 2024, le droit à l’IVG est inscrit dans la Constitution française, une première mondiale qui confirme la volonté de protéger durablement ce droit fondamental. Cette décision fait suite à des décennies de progrès législatifs, depuis la loi Veil de 1975, qui a légalisé l’avortement en France.
L’intervention est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, y compris les consultations et les examens médicaux. Les mineures peuvent y accéder sans autorisation parentale, dans le respect du secret médical, tout en bénéficiant d’un accompagnement psychosocial adapté.
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À savoir : les chiffres de l’IVG en France
Chaque année, environ 243 600 interruptions volontaires de grossesse sont pratiquées en France, selon la DREES (Études et Résultats, septembre 2024).
Près de 79 % des IVG sont médicamenteuses, un chiffre en constante progression depuis plusieurs années grâce à un meilleur accès en ville et à la simplification du parcours de soins (source DREES 2023).
Les femmes âgées de 20 à 29 ans restent les plus concernées, avec un taux de recours de 26 IVG pour 1 000 femmes, même si toutes les tranches d’âge peuvent être touchées (rapport DREES 2023).
Depuis 2022, le délai légal a été étendu à 14 semaines d’aménorrhée, et en mars 2024, le droit à l’IVG a été inscrit dans la Constitution française, une première mondiale confirmée par la loi constitutionnelle n° 2024-200 du 8 mars 2024.
Deux méthodes d’IVG en France
L’IVG médicamenteuse : une méthode simple et non invasive
L’IVG médicamenteuse peut être pratiquée jusqu’à neuf semaines d’aménorrhée, soit environ sept semaines de grossesse. Elle ne nécessite pas d’hospitalisation et peut être réalisée par un médecin ou une sage-femme, en cabinet, dans un centre de santé ou à l’hôpital.
Le protocole repose sur la prise de deux médicaments. Le premier, la mifépristone, interrompt la grossesse en bloquant l’action de la progestérone, une hormone indispensable à son maintien. Le second, le misoprostol, est administré un ou deux jours plus tard pour provoquer l’expulsion de l’embryon. Cette étape s’accompagne de saignements et de douleurs comparables à celles des règles.
Une consultation de contrôle est prévue dans les deux à trois semaines suivantes pour s’assurer que l’IVG est complète. Cette méthode, souvent choisie pour son aspect discret et moins médicalisé, peut toutefois être éprouvante sur le plan physique et émotionnel.
L’IVG chirurgicale : une intervention rapide et encadrée
L’IVG instrumentale, ou chirurgicale, peut être pratiquée jusqu’à quatorze semaines d’aménorrhée, soit douze semaines de grossesse. Elle se déroule exclusivement en établissement de santé, sous anesthésie locale ou générale. L’intervention consiste à aspirer le contenu de l’utérus à l’aide d’un petit tube introduit par voie vaginale.
L’acte dure une dizaine de minutes, mais il faut compter plusieurs heures sur place pour la préparation et la surveillance post-opératoire. Une visite de contrôle est ensuite prévue pour s’assurer que tout s’est bien déroulé. Bien que plus encadrée, cette méthode reste rapide et efficace, ce qui la rend parfois préférable lorsque la grossesse est déjà avancée.
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Les démarches avant et après l’intervention
Avant toute IVG, une première consultation médicale est obligatoire. Elle permet d’informer la patiente sur les différentes méthodes, leurs risques éventuels et les possibilités de contraception après l’intervention. Pour les mineures, un entretien psychosocial est systématiquement proposé et la procédure peut se dérouler sans consentement parental, dans le respect du secret médical.
Depuis 2016, le délai de réflexion entre la première consultation et l’acte n’est plus obligatoire, mais un accompagnement psychologique reste disponible pour celles qui en ressentent le besoin. Après l’intervention, un rendez-vous de contrôle est toujours prévu, ainsi qu’une discussion sur les moyens de contraception à envisager.
Une démarche encadrée et soutenue
L’IVG est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, qu’elle soit réalisée dans le secteur public ou privé. Au-delà de l’aspect médical, cette démarche peut susciter de nombreuses émotions. Les professionnels de santé sont là pour accompagner chaque femme dans son choix, sans jugement, et pour garantir des conditions respectueuses et sécurisées.
⚠️ Les risques et effets secondaires de l’IVG
Qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale, l’interruption volontaire de grossesse est une procédure sûre et encadrée, dont les complications restent très rares lorsqu’elle est pratiquée dans un cadre médical. Cependant, comme tout acte médical, elle peut s’accompagner de certains effets secondaires ou de risques peu fréquents, à connaître pour être bien informée.
Dans le cas d’une IVG médicamenteuse, il est courant de ressentir des douleurs abdominales, des saignements parfois abondants pendant quelques jours, ainsi que des nausées, vertiges ou fatigue. Ces symptômes sont liés à l’expulsion naturelle de l’embryon et disparaissent progressivement. Dans de rares cas, l’expulsion peut être incomplète et nécessiter une aspiration en complément.
Pour une IVG chirurgicale, les risques sont très faibles, mais peuvent inclure une infection utérine, une perforation du col ou de l’utérus (exceptionnelle), ou des saignements prolongés après l’intervention. Un suivi médical et une consultation de contrôle sont systématiquement prévus pour s’assurer que tout s’est bien déroulé.
N’oublions pas aussi le plan psychologique, car certaines femmes peuvent ressentir de la tristesse, de la culpabilité ou de la fatigue émotionnelle dans les jours ou semaines qui suivent. Ces réactions sont naturelles et transitoires, et un accompagnement psychologique est toujours possible, que ce soit par un professionnel de santé, une association ou un centre de planification.
De manière générale, les études montrent que l’IVG n’a pas d’impact sur la fertilité ni sur la santé reproductive future, dès lors qu’elle est pratiquée dans de bonnes conditions médicales.
Tableau comparatif : IVG médicamenteuse ou chirurgicale ?
Critère | IVG médicamenteuse | IVG instrumentale (chirurgicale) |
---|---|---|
Délai légal | Jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée (7 semaines de grossesse) | Jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (12 semaines de grossesse) |
Lieu de réalisation | En cabinet médical, centre de santé ou hôpital | En hôpital ou clinique agréée uniquement |
Professionnel habilité | Médecin ou sage-femme | Médecin (gynécologue ou praticien formé) |
Procédure | Prise de deux médicaments (mifépristone puis misoprostol) | Aspiration du contenu utérin après dilatation du col |
Anesthésie | Aucune | Locale ou générale |
Durée / hospitalisation | Environ quelques jours entre les deux prises, sans hospitalisation | Intervention d’environ 10 à 15 minutes, avec surveillance sur place |
Avantages | Méthode plus discrète, sans anesthésie, souvent vécue comme plus naturelle | Méthode rapide et efficace, praticable à un stade plus avancé |
Inconvénients | Douleurs, saignements, démarche plus intime à vivre chez soi | Intervention médicale, anesthésie, passage en établissement de santé |
FAQ sur l’IVG
En France, l’IVG est possible jusqu’à quatorze semaines d’aménorrhée (soit douze semaines de grossesse). Au-delà, seule une interruption médicale de grossesse (IMG) peut être envisagée, sous conditions spécifiques.
Non. L’interruption volontaire de grossesse est intégralement prise en charge par l’Assurance maladie, que ce soit en établissement public ou privé conventionné.
Oui. Une mineure peut recourir à l’IVG sans autorisation parentale. Elle doit toutefois être accompagnée par une personne majeure de son choix et bénéficier d’un entretien psychosocial obligatoire.
Les complications sont rares lorsque la procédure est réalisée dans un cadre médical. Des saignements ou des douleurs peuvent survenir pendant quelques jours. Un contrôle médical est systématiquement prévu pour vérifier que tout est normal.
Dans la plupart des cas, le choix est fait en concertation avec le professionnel de santé. Il dépend du terme de la grossesse, des antécédents médicaux et des préférences de la patiente.
L’interruption volontaire de grossesse est avant tout un droit, mais aussi un parcours médical et émotionnel. Entourée de professionnels à l’écoute, chaque femme peut faire ce choix en toute sécurité, dans le respect de sa santé et de sa liberté.
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