Parmi les très bons films français sortis récemment, il y a Vermines, un film d’horreur avec des araignées.
Dans cet article :
1. De quoi parle le film français Vermines ?
Le cinéma d’horreur français a parfois du mal à sortir de l’ombre de ses cousins américains ou coréens. Mais avec Vermines, réalisé par Sébastien Vaniček, la donne change. Et, c’est sans doute l’un des meilleurs films FR de ces dernières années.
Sorti en 2023, ce film s’impose immédiatement comme un OVNI dans le paysage hexagonal : viscéral, tendu, brut. Et surtout, il réussit là où beaucoup échouent : transformer une peur universelle (les araignées) en angoisse palpable, qui fait sursauter (et pas que les arachnophobes).
L’intrigue est simple, presque minimaliste. Kaleb, un jeune homme de banlieue passionné par les reptiles et les animaux exotiques, ramène chez lui une araignée venimeuse capturée en plein désert. Elle s’échappe et tout dérape.
Le huis clos s’installe dans une cité bloquée par les autorités, où les habitants vont devoir survivre à une invasion rampante et incontrôlable. Les araignées, elles, tuent en quelques secondes et semblent, en plus, très intelligentes. Même nous, on a sursauté.
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2. Un très bon film selon nous
Le film impressionne d’abord par son rythme et sa mise en scène. Pas de jump scares grossiers, pas d’effets numériques criards. L’angoisse naît du silence, des ombres, des couloirs vides, des araignées qui passent en arrière-plan.
Des araignées… bien réelles pour certaines. En effet, certains spécimens étaient bien réels, tandis que la majorité a été reproduite en utilisant des images d’araignées géantes existantes. À noter, pour les amateurs de terrariophilie : Karim, spécialiste reconnu et pilier de La Ferme Tropicale, fait une apparition dans le film. Un clin d’œil bien senti pour ceux qui fréquentent ce milieu.
Le film est éprouvant, surtout pour les arachnophobes. Cependant, il vaut quand même le coup d’être vu, abordant des sujets très divers, notamment celui de la captivité des animaux et du trafic animalier.
Les plans sont parfois si réalistes qu’on jurerait sentir quelque chose nous grimper sur la nuque. Mais Vermines ne se contente pas de faire peur. Il dit aussi quelque chose de plus profond. Sur la précarité, l’abandon des quartiers populaires, la déshumanisation et l’abandon d’une population en danger face à la menace.
En effet, les autorités ont une place dans ce film, mais le traitement de cette infestation d’araignées est extrêmement violent. Sans spoiler, on peut ressentir l’injustice à travers l’écran.
3. Une réussite technique au service de la terreur
Côté technique, le film fait preuve d’une redoutable efficacité. Tourné avec un budget limité, Vermines mise sur l’intelligence du cadre, la lumière oppressante, les effets pratiques (avec de vraies mygales, rien que ça) et une bande-son pesante. Cela donne une immersion totale dans un enfer domestique, sans avoir besoin de multiplier les effets spéciaux.
Et chose rare dans le cinéma français : Vermines ne cherche pas à excuser son horreur. Et, en plus de cela, nous avons droit à un assez bon jeu d’acteur, ce qui est parfois rare au cinéma français.
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4. Et après Vermines ? Le genre français en pleine mutation
Le succès critique de Vermine s’inscrit dans un renouveau discret mais réel du genre en France. De plus en plus de films et séries osent bousculer les codes, parler différemment, surprendre. Nous avions déjà fait un article sur les meilleurs films et séries français de ces dernières années, mais en voici un échantillon.
- Barbaque : Dans un tout autre style, Barbaque de Fabrice Éboué flirte avec le gore, mais avec un humour noir assumé. Un couple de bouchers découvre les joies du cannibalisme après avoir tué un végan agressif. Oui, dit comme ça, c’est barré. Mais c’est une satire délicieusement dérangeante.
- Anthracite : Côté série, Anthracite sur Netflix fait parler d’elle. Tournée dans les paysages enneigés des Alpes, elle suit l’enquête sur un meurtre mystérieux lié à une secte des années 1990. L’ambiance est glaciale, le rythme tendu, et la tension monte crescendo. C’est sobre, intelligent, très bien joué.
- Sous la Seine : Sous la Seine, réalisé par Xavier Gens, ose un pari improbable, celui de mettre un requin géant… dans la Seine. Oui, dans la Seine. Et ça marche, surtout que ça a été mis en ligne juste avant les JO. Le fameux requin est une nouvelle espèce très dangereuse et intelligente. Sauf qu’elle va faire son apparition dans la Seine à quelques jours du Triathlon. En plus, nous avons droit à une version caricaturale d’un mix entre Hidalgo et Pécresse en guise de maire de Paris. Un film entre horreur et critique à voir au moins une fois.
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