Les jeunes générations auront sans doute au moins une fois entendu parler de ce mythe de la Haute-Couture tant son empreinte aura laissé des traces dans la mode féminine. Amoureux des couleurs mais aussi des femmes, le couturier Emanuel Ungaro qui nous a quitté le samedi 21 Décembre à l’âge de 86 ans nous laisse un bel héritage, mais surtout des souvenirs pigmentés. Retour sur l’histoire d’un homme qui a bâti un empire.
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De ses origines modestes à un succès fulgurant
Né en 1933 à Aix-en-Provence, Emanuel Ungaro n’aura de cesse durant toute sa vie de revendiquer ses origines italiennes. Sa famille est en effet constituée d’immigrés modestes venant des Pouilles et qui se sont installés en France. On pourrait dire de lui qu’il est tombé dans la marmite dès son plus jeune âge car, en effet, le couturier apprend le métier qui deviendra pour lui un sacerdoce dès l’âge de 9 ans aux côtés de son père Cosimo Ungaro.
Très tôt, le jeune Ungaro s’exile en Espagne pour officier aux côtés de la légende ibérique Balenciaga qui lui apprend les bases du métier. L’élève ayant presque surpassé le maître au bout de quelques années, il poursuit sa quête de la reconnaissance dans le monde de la mode avec deux ans passés chez André Courrèges à Paris, capitale de la mode.
En 1965 enfin, Emanuel Ungaro ouvre crée sa propre maison de mode avenue Mac-Mahon dans le 17e à Paris, avec le soutien de Sonja Knapp une dessinatrice d’exception qui imagine les imprimés qui deviendront par la suite la marque de fabrique de la maison Ungaro.
Un génie de la mode contemporaine
Dans un style futuriste et moderne parfaitement maîtrisé et assumé, le créateur déploie couleurs et formes avec brio afin de sublimer le corps des femmes. Il dira d’ailleurs plus tard à cet effet : « On ne doit pas porter une robe, on doit l’habiter ». La première collection Ungaro est composée de 17 modèles qui remportent un succès fou. Le jeune prodige transpose ses ateliers avenue Montaigne et se dévoue en 1973 à la mode masculine.
A partir des années 80, Ungaro devient une référence dans le milieu de la mode à tel point que toutes les personnalités arborent ses créations. De la première dame américaine Jackie Kennedy à la comédienne Catherine Deneuve, les pièces Ungaro fascinent et déchaînent des passions. Il reçoit même le très convoité Dé d’or dans la catégorie collection de Haute Couture. Dans la foulée, il crée son premier parfum : Diva et convole en justes noces avec la ravissante Laura Barnabei avec laquelle il deviendra père d’une fille.
Une fin discrète
Au début des années 1990, l’engouement pour Ungaro perd de sa ferveur. Les couleurs et les imprimés ne sont plus autant appréciés et le créateur prend la décision de revendre sa marque. Il conserve cependant son rôle de capitaine et s’octroie la tâche de former la relève. Par la suite, ma maison Ungaro connaitra de nombreux bouleversements : d’abord l’arrivée de Giambattista Valli comme directeur artistique, puis la revente à un fonds d’investissements et pour finir le retrait définitif du maître Ungaro qui laisse la place à d’autres figures qui auront du mal à rivaliser avec son génie.
Malgré sa discrétion, Emanuel Ungaro fera parfois quelques commentaires lors des collections qu’il jugera parfois décevantes. Ce sera notamment le cas avec celle de Lindsay Lohan où il laissera clairement comprendre que la maison serait en train de perdre son âme.
Après des années à magnifier la beauté féminine et à la peindre sous toutes les couleurs au vrai sens du terme, Emanuel Ungaro s’en est allé sur la pointe des pieds, laissant dans son sillage le souvenir de ce qu’est la sensualité et la féminité.
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