Le saviez-vous ? Il est interdit de posséder ou de faire pousser certaines espèces de plantes, voici lesquelles.

Cultiver un potager, aménager un coin de nature, faire pousser des fleurs rares… En France, la liberté du jardinier amateur a ses limites. Certaines plantes sont tout simplement interdites à la culture. La raison ? Risque pour la santé publique, toxicité, potentiel hallucinogène ou caractère invasif. Et l’amende peut grimper jusqu’à 75 000 euros.
Dans cet article :
1. Les plantes interdites pour cause de drogue
Certaines espèces sont prohibées car elles sont considérées comme des stupéfiants au regard du Code de la santé publique. Même un simple pied, en pot, peut suffire à déclencher des poursuites. Voici quelques exemples :
- Le cannabis : totalement interdit à la culture, y compris pour un usage personnel ou décoratif, sauf autorisation exceptionnelle.
- Le pavot somnifère (Papaver somniferum) : il est utilisé dans la fabrication d’opiacés, il est donc interdit de le cultiver sans autorisation, même à des fins ornementales.
- Le coca (Erythroxylum coca) : illégal en France, bien que rarement cultivé.
- Les champignons hallucinogènes : leur culture est interdite même à domicile.
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2. Les plantes interdites pour leur dangerosité
Certaines plantes hautement toxiques sont interdites à la vente, à la culture ou à la cueillette. Le but : éviter les intoxications, notamment chez les enfants ou les animaux.
Ces plantes peuvent être interdites de culture selon les arrêtés préfectoraux ou les règlements sanitaires départementaux.
- La Datura stramonium (Stramoine) : c’est un hallucinogène puissant, souvent confondue avec une plante ornementale.
- Le Ricinus communis (ricin) : contient la ricine, l’un des poisons naturels les plus puissants connus.
- L’Aconitum napellus (Aconit napel) : surnommée « tue-loup », elle est mortelle en cas d’ingestion.
- La Digitales (Digitalis purpurea) : elle est utilisée en cardiologie, mais elle est très toxique à l’état brut.
3. Les plantes invasives interdites en France
L’interdiction peut aussi concerner des espèces exotiques capables de nuire à la biodiversité locale. Elles sont listées par l’arrêté ministériel du 14 février 2018 et mis à jour régulièrement. Dans ces cas, l’interdiction est nationale ou parfois régionale, et peut être assortie d’une obligation d’arrachage.
- L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) : provoque de fortes allergies, sa culture est strictement interdite.
- La Jussie : plante aquatique envahissante, étouffe les milieux humides.
- Le Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) : sa sève provoque des brûlures au soleil.
- Le Kudzu (Pueraria montana) : pousse ultra-rapide, étouffe toute végétation alentour.
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Pour aller plus loin…
Il existe plusieurs niveaux d’interdiction : nationale (arrêté ministériel), régionale (arrêté préfectoral), ou locale (commune, parc naturel…). Il est donc essentiel de vérifier les règlements spécifiques à votre zone géographique. Certains arrêtés imposent même une déclaration de culture pour certaines espèces réglementées.
Par ailleurs, certaines plantes peuvent être tolérées dans des cadres scientifiques ou agricoles, mais interdites au grand public. C’est le cas, par exemple, de la culture de certaines variétés de cannabis pour le chanvre industriel (CBD sans THC), soumise à autorisation stricte.
Pour voir des listes complètes de plantes interdites, voici quelques sources : Code Plantes Envahissantes, Ootravaux, LégiFrance. Et pour savoir précisément si vous pouvez faire pousser une espèce en particulier, le mieux est de demander à la mairie de votre commune !
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