Jacob Elordi et Lily-Rose Depp, qui ont joué dans Nosferatu et dans Frankenstein, devraient revenir pour un nouveau film gothique : Outer Dark.

Le cinéma s’assombrit à nouveau, et c’est une excellente nouvelle. Après une décennie de blockbusters saturés d’effets spéciaux et de super-héros interchangeables, le gothique reprend ses droits. Ambiances crépusculaires, décors hantés, amours tragiques : l’esthétique est enfin de retour.
En tête de ce mouvement : Nosferatu et Frankenstein, deux films récents d’une beauté lugubre, portés par Lily-Rose Depp et Jacob Elordi. Et voilà que le duo s’apprête à se retrouver pour un nouveau projet déjà très attendu : Outer Dark.
Dans cet article :
Le retour flamboyant du gothique
Le gothique n’a jamais vraiment disparu, mais il revient aujourd’hui avec une puissance visuelle et émotionnelle qu’on n’avait plus vue depuis longtemps. À l’opposé du réalisme ou du cinéma social, ce genre joue sur les pulsions, la peur, le sacré et la beauté du macabre.
Et ce n’est pas un hasard si deux jeunes acteurs iconiques des années 2020, Lily-Rose Depp et Jacob Elordi, s’y plongent à corps perdu.
Fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis, Lily-Rose Depp a longtemps été associée à la mode et au glamour. Quant à Jacob Elordi, révélé par la série Euphoria, il s’est vite imposé comme le nouveau visage d’un cinéma plus torturé, plus organique. Ensemble, ils symbolisent cette génération d’acteurs qui embrassent le romantisme noir, entre élégance et damnation.
Nosferatu : la renaissance d’un mythe
Chef-d’œuvre du réalisateur Robert Eggers, Nosferatu (sorti fin 2024) a redonné vie au plus célèbre vampire du cinéma. Dans ce remake du film expressionniste de 1922, Lily-Rose Depp incarne Ellen Hutter, épouse d’un jeune agent immobilier qui, sans le savoir, va livrer sa ville à un seigneur de la nuit.
Face à elle, Bill Skarsgård campe un comte Orlok terrifiant, spectral et hypnotique, tandis que Nicholas Hoult joue le mari candide emporté dans la tragédie.
Visuellement, le film est un choc. Robert Eggers mêle ombres mouvantes, lumière glacée et lenteur hypnotique pour recréer l’atmosphère d’un cauchemar romantique.
Lily-Rose Depp y est sublime : à la fois victime et héroïne, fragile et déterminée. Son interprétation a été saluée comme « le cœur battant du film » par The Guardian.
Le film n’est pas qu’un simple hommage : il réinvente le gothique. Là où le Nosferatu original montrait la peur de la contagion, celui d’Eggers explore la fascination du désir et de la mort. Un chef-d’œuvre sensoriel et viscéral, qui prouve que le genre n’a rien perdu de sa force.
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Frankenstein : Jacob Elordi dans la peau de la Créature
Un an plus tard, c’est Jacob Elordi qui entre dans la légende. Sous la direction du maestro Guillermo del Toro, Frankenstein (disponible sur Netflix) revisite le roman de Mary Shelley à travers une approche à la fois poétique et horrifique.
Oscar Isaac incarne le docteur Victor Frankenstein, tandis que Jacob Elordi, aux côtés de Mia Goth, devient sa création, cet être à la fois monstrueux et profondément humain.
Loin des clichés de la créature muette et grotesque, Elordi joue un être sensible, hanté par la solitude et le rejet. Guillermo del Toro, fidèle à son goût pour les marginaux magnifiques, filme la douleur de la différence avec une intensité quasi religieuse. Les décors, entre laboratoires victoriens et paysages glacés, rappellent les peintures de Caspar David Friedrich.
D’ailleurs, le film, extrêmement visuel (et avec un très beau casting), fait de nombreux clins d’œil à l’art, avec des natures mortes et diverses autres œuvres cachées dans la cinématographique. Et les monologues… Tout simplement magnifique.
Ce Frankenstein est un film d’art autant qu’un film de genre. Il relie la beauté au macabre, l’amour au désespoir. Jacob Elordi y révèle un visage méconnu : celui d’un acteur capable de se fondre totalement dans la monstruosité, sans jamais perdre son humanité.
Outer Dark : la fusion des ténèbres
Et voici Outer Dark, prochain chapitre de ce renouveau gothique. Le film, encore en préproduction, réunira Lily-Rose Depp et Jacob Elordi pour la première fois à l’écran.
Réalisé par László Nemes, il s’inspire du roman éponyme de Cormac McCarthy, un auteur obsédé par la culpabilité, la rédemption et la violence primitive.
L’histoire se déroule dans les Appalaches durant la Grande Dépression. Une jeune femme, interprétée par Lily-Rose Depp, met au monde un enfant issu d’une relation incestueuse avec son frère, qui devrait donc être joué par Jacob Elordi.
Ce dernier abandonne le bébé dans la forêt en prétendant qu’il est mort. Mais la jeune femme, rongée par le remords, se lance dans une quête désespérée pour le retrouver, tandis qu’une troupe de cavaliers fantomatiques rôde dans les bois.
Une vibe un peu « Sleepy Hollow » qui devrait donc plaire aux adeptes du genre gothique au cinéma. Ce récit, d’une noirceur biblique, flirte avec le « Southern Gothic » : un gothique américain, moite et poussiéreux, où les paysages remplacent les châteaux et où les fantômes sont intérieurs.
Outer Dark promet un film austère, mystique et profondément sensoriel, où les ténèbres ne viennent pas du surnaturel mais de l’âme humaine.
Jacob Elordi, dans un rôle plus ambivalent que jamais, devrait incarner la culpabilité et la folie. Lily-Rose Depp, elle, porte le film sur ses épaules : femme perdue, mère en exil, figure quasi mythologique. À la manière des héroïnes de McCarthy, elle est le cœur moral d’un monde sans lumière.

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Un renouveau assumé du gothique
Ce triptyque (Nosferatu, Frankenstein et Outer Dark) signe le retour du gothique sur le devant de la scène. Mais ce n’est plus le gothique victorien des châteaux et des chandelles. C’est un gothique moderne, viscéral, tourné vers l’humain. Les monstres ne sont plus des bêtes de foire : ce sont des êtres déchirés entre la pureté et le péché, la beauté et la ruine.
Le choix de réalisateurs exigeants comme Robert Eggers, Guillermo del Toro et László Nemes n’est pas anodin. Tous trois cherchent à redonner de la chair, de la lenteur, du symbolisme à un cinéma devenu trop mécanique.
D’ailleurs, Guillermo del Toro s’oppose drastiquement à l’utilisation de l‘intelligence artificielle, déclarant qu’il préférait mourir que d’utiliser l’IA. Alors, ce renouveau gothique est un cri esthétique contre la superficialité du numérique.
Et il faut le dire, voir deux jeunes acteurs comme Jacob Elordi et Lily-Rose Depp incarner cette renaissance a quelque chose de fascinant. Lui, long corps tourmenté à la James Dean, et elle, visage diaphane, mélange de douceur et de gravité. Ensemble, ils forment le couple idéal de ce nouveau romantisme noir : des âmes perdues qui trouvent dans la noirceur leur plus belle lumière.
Le retour du gothique, c’est peut-être une réponse à notre époque. Un besoin de beauté tragique, de symboles, de mystère, dans un monde saturé de lumière artificielle. Les spectateurs veulent à nouveau trembler, mais aussi ressentir. Les réalisateurs veulent raconter la part d’ombre que les écrans ont trop longtemps gommée.
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