Étant donné les dernières avancées en matière d’Intelligence Artificielle (IA), l’humanité est en passe de décoder le langage animalier. Cela pourrait révolutionner la manière dont on vit avec les animaux.
Décrypter le système de langage animalier est une ambition qui date d’il y a quelques années, avec les progrès en apprentissage automatique (machine learning) et en apprentissage profond (deep learning). Mais on sait bien que parler avec les animaux être l’un des fantasmes qui animent le plus l’humain depuis toujours. De nombreuses œuvres littéraires, cinématographiques et artistiques attestent de ce fait, comme l’histoire de Marcelino Pan y Vino, le nouveau-né abandonné aux portes d’un monastère franciscain. Accompagné de son fidèle chien, ce garçon aide les animaux à gérer leurs problèmes, étant le seul humain à réellement comprendre le contexte.
À l’heure actuelle, de sérieux projets sont menés sur le sujet et certains résultats sont particulièrement prometteurs. Si des civilisations et d’autres systèmes de communication existaient réellement sous notre nez et que nous nous en rendions comptes, cela peut mener à de grands bouleversements. Cela pourrait amener l’humain à reconsidérer ses modèles, son système de compréhension et sa relation actuels avec les animaux.
Dans cet article :
Des chercheurs entrainent une IA à comprendre le langage de plusieurs animaux
Dans une récente étude documentée dans le New York Times, cinq équipes de chercheurs ont analysé les gémissements de différents animaux. Pour ce faire, les experts ont utilisé des algorithmes d’apprentissage automatique. En effet, ils entrainent l’Intelligence Artificielle à comprendre le langage de rongeurs, de lémuriens, de baleines, de poulets, de cochons, de chauves-souris, de chats, de chiens, etc.
Il faut souligner qu’analyser le langage animalier relève d’un plus grand défi que celui de comprendre et traduire le système langage humain pour la machine. L’Intelligence Artificielle doit être entraînée à connaître ce qu’il faut chercher et la façon dont il faudrait organiser le travail et les données. Pour cela, il faudra recueillir un nombre presque incalculable de données, notamment des systèmes d’enregistrements vocaux.
Mais encore, cela ne suffit pas, car il faut également que ces enregistrements vocaux correspondent avec les comportements sociaux visuels des animaux, dont des images. À ce propos, néanmoins, l’on a déjà assisté à la création d’une application permettant d’identifier un oiseau près d’eux grâce à des descriptions ou une photo. Il s’agit de la technologie Merlin de Cornell.
L’IA DeepSqueak affiche des prouesses spectaculaires
Dans une autre recherche, publiée dans le Wall Street Journal, des chercheurs ont démontré des capacités étonnantes de l’Intelligence Artificielle dans le domaine. En effet, certains algorithmes comme DeepSqueak sont capables de repérer des modèles subtils qui pourraient échapper aux auditeurs humains. Concrètement, cette Intelligence Artificielle est déjà capable de distinguer des sons individuels d’animaux de ceux que ceux-ci émettent dans différents contextes.
Elle peut de plus décomposer leurs vocalisations en parties plus petites. Plus impressionnant, la machine sait nuancer les cris émis par les animaux lorsqu’ils se sentent bien et lorsqu’ils se sentent mal. Ce sont des étapes cruciales pour déchiffrer leur sens, et vers une réelle communication humain-animal.
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CETI : les cachalots pourraient être la clé
L’un des recherches les plus encourageants à ce sujet est projet CETI (Cetacean Translation Initiative). Ensemble, des experts en apprentissage automatique, des biologistes marins, des roboticiens, des linguistes et des cryptographes essaient de décoder la communication des cachalots.
Mais pourquoi les cachalots en particulier ?
Pour rappel, cette espèce possède le plus gros cerveau d’entre toutes. De plus, les cachalots affichent des caractéristiques similaires à ceux des humains. En effet, des études ont montré que les cachalots sont dotés d’une pensée consciente. Ils seraient aussi capables de planification, de parole et de sentiments. Par ailleurs, ils vivent en groupes de 20 à 40 individus. Les membres sont liés par des liens familiaux forts.
Les chercheurs estiment que leurs communications acoustiques sophistiquées constituent une excellente base pour recueillir des données. À termes, la technologie qui en sera obtenue pourrait être appliquée à d’autres animaux. Elle sera vue comme un outil permettant de prendre de meilleures décisions et de mener les bonnes actions.
De fascinantes découvertes approchent à grands pas
L’équipe de CETI a reconnu que les cachalots pourraient ne pas être aussi fascinants que ce que l’on pensait. Mais cela ne semble pas la décourager pour autant à faire le travail.
« Mais nous ne pensons pas que ce soit le cas. Dans mon expérience de biologiste, chaque fois que j’ai vraiment regardé quelque chose de près, il n’y a jamais eu de moment où j’ai été déçu par les animaux. »
David Gruber, responsable de la recherche
Les experts du projet envisagent de rendre l’Intelligence Artificielle accessible au public afin qu’elle puisse être rapidement enrichie en données. Dans une vue à long terme, le but est de pouvoir l’appliquer pour décrypter le langage animalier dans son ensemble.
« Si nous découvrons qu’il existe une civilisation entière sous notre nez, cela pourrait entraîner un changement dans la façon dont nous traitons notre environnement. Et peut-être que cela se traduira par un plus grand respect pour le monde vivant. »
Michael Bronstein, responsable de l’apprentissage automatique pour le projet CETI
Les articles publiés sur les sujets sont encourageants. Mais force est de reconnaître qu’il reste encore un long chemin à faire pour construire une base de données exhaustive. Celle-ci doit rassembler tous les systèmes et réseaux de communication animalière. Les machines seront ainsi plus susceptibles de prendre les bonnes décisions, et recommander les actions appropriées en fonction du contexte.
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